Dans le village de Tiébélé, au sud du Burkina Faso, les murs parlent. Ils racontent l’histoire, la spiritualité et l’identité du peuple Kassena à travers des motifs géométriques et symboliques. Au cœur de cette tradition ancestrale se trouve Kayè Tintana, doyenne de la cour royale de Tiébélé et Trésor Humain Vivant reconnu par l’État burkinabè et l’UNESCO. 

Une Artiste de l’Âme

Depuis des décennies, Kayè Tintana perpétue l’art de la peinture murale traditionnelle, utilisant des matériaux naturels tels que la latérite rouge, le kaolin blanc et la pierre noire. Chaque motif peint sur les murs de la cour royale est porteur de sens : des calebasses cassées symbolisant l’éducation des enfants, des éperviers représentant la vigilance, ou encore des produits de beauté incarnant la féminité kassena. Ces œuvres ne sont pas de simples décorations, mais des messages codés, des leçons de vie transmises de génération en génération. 

 Une Ambassadrice Culturelle

Le talent et l’engagement de Kayè Tintana ont dépassé les frontières de Tiébélé. Elle a partagé son savoir-faire dans plusieurs pays, contribuant à l’inscription de la cour royale de Tiébélé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette reconnaissance internationale a renforcé l’attrait touristique du site, attirant des visiteurs du monde entier venus admirer ces fresques uniques.

Une Transmettrice de Savoir

Consciente de l’importance de préserver cette tradition, Kayè Tintana a formé des milliers de jeunes filles à l’art de la peinture murale. Grâce à son engagement et au soutien d’associations telles que Dizenidani et la Cuomo Fondation, la relève est assurée. Aujourd’hui, sa fille a pris le relais, continuant à enseigner cet art aux nouvelles générations, garantissant ainsi la pérennité de cette richesse culturelle. 

Une Fierté Nationale

En 2015, Kayè Tintana a été honorée du titre de Trésor Humain Vivant, une distinction qui souligne son rôle essentiel dans la sauvegarde du patrimoine culturel burkinabè. Son parcours illustre la puissance de l’art comme vecteur de transmission, de résistance et d’identité. Elle est, sans conteste, une voix éternelle du Burkina Faso.